dissabte, 7 d’octubre del 2017

Déclaration d'Ada Colau, maire de Barcelone

C'est volontairement que je choisis, parmi tous les discours contre la violence d'état qui ont été prononcés en Catalogne depuis le 1er octobre, celui d'Ada Colau, maire de Barcelone, du parti En Comú (surgi du mouvement des Indignés), très modérée sur la question catalane et non indépendantiste. Elle l'a publié sur son facebook le 3 octobre à 20h30, jour de la grève générale contre la violence policière à l'égard de gens tranquilles et pacifiques. Le discours pré-enregistré du roi d'Espagne n'avait pas encore été diffusé sur les chaînes de télévision de toute l'Espagne (il l'a été à 21h et fera l'objet d'un autre commentaire):

Je l'ai traduit (traduc. littérale), le voici:

"Le Gouvernement du PP persiste dans son grand mensonge. Ils continuent à nier ce qui est évident pour la presse internationale et pour tous ceux qui ont vu les images de la police en train de charger contre la foule le 1er octobre en Catalogne : il y a eu de la violence, de la brutalité, de l’acharnement.
Il y a longtemps que la droite espagnole a créé une image fausse et déformée de ce qui se passe en Catalogne. Elle parle de totalitarisme, de cohésion sociale brisée, d’une population apeurée par de violents “séparatistes”. Même les mots qu’ils emploient ne sont pas neutres. “Séditieux”, “séparatistes” ne sont pas des termes descriptifs, ils sont chargés d’un imaginaire pervers. On commence à déshumaniser l’autre par les mots… et on finit par ordonner de frapper à coup de matraque les vieilles dames aux portes des écoles en appelant cela “professionnalisme”, “proportionnalité”, “défense de la démocratie”.
Quand il y a deux versions aussi différentes pour expliquer la réalité, le mieux c’est d’analyser les faits.
C’est un fait que le 1er octobre il y a eu 844 personnes blessées. L’une d’entre elles a reçu un impact fort dans un œil et risque de perdre la vue… proportionnalité ? Qu’y a-t-il de proportionnel à un œil? Qu’est-ce qui est proportionnel à pousser une femme dans les escaliers ? À tirer des personnes âgées par les cheveux ?  À la peur qu’ont eue et ont encore les enfants en voyant leurs écoles défoncées ?
Je ne suis pas indépendantiste, je ne suis pas d’accord avec la voie unilatérale. Je l’ai dit à plusieurs reprises et je le répète. Je suis très critique à l’égard du gouvernement de Puigdemont et je n’aime pas la façon dont se sont faites les choses. Mais il y a des choses qui sont supérieures à ce que l’on pense les uns ou les autres et qui devraient tous nous unir, tous ceux qui croyons aux droits, à la liberté et à la démocratie et les défendons: l’usage de la violence de l’état contre une population pacifique est inadmissible.
Aujourd’hui, le porte-parole du gouvernement a appelé “nazis” les Catalans et les Catalanes qui manifestent contre la répression policière. Une fois encore les mots… nazis? Est-il conscient, M. Hernando de ce qu’ont fait nazis? Les nazis ont-ils manifesté pacifiquement pendant des années pour réclamer le droit de vote ? Ont-ils protégé les écoles, les nazis, pendant que des centaines de policiers les matraquaient ? Sérieusement, sont-ce des “nazis”, ces milliers de personnes âgées, femmes, hommes, jeunes et enfants qui aujourd’hui remplissent les rues en chantant  “Nous sommes des gens de paix”? Employer le mot “nazi” avec cette frivolité est une insulte aux victimes du nazisme et il devrait avoir honte.
Si ce que j’écris parvient à passer au travers des barrières de l’information, si c’est lu par les gens qui hors de Catalogne veulent savoir ce qui se passe, je leur demanderais qu’ils essaient d’analyser le conflit sans préjugés, qu’ils osent remettre en question ce que nous disent les porte-paroles du gouvernement. Ce qu’ils nient ou pire, ce qu’ils justifient.
Nous nous retrouvons face à une crise d’état sans précédent et je suis inquiète du blocage total des relations entre les gouvernements catalan et espagnol. Mais ce qui serait réellement, ce serait que les liens de fraternité et d’affection qui nous unissent les gens par la base soient rompus. Nous ne pouvons pas nous le permettre.
On nous a frappé. On nous a fait mal. Ce ne sera pas facile à oublier. Nous avons besoin de  votre soutien. Ce qui s’est passé touche les droits et les libertés fondamentales de tout le monde : les Catalans, les Espagnols, les Européens... aujourd’hui, c’est la Catalogne, demain ça peut être n’importe où ailleurs si ce qui s’est passé devient normal et reste impuni. Si on justifie, on est perdu. Tout le monde y perd. La Démocratie perd.
Nos pères et mères, nos grands-pères et grands-mères, qui se sont battus ensemble à la conquête de cette démocratie, ne nous le pardonneraient pas.
Pour eux, unissons-nous pour la sauver, pour faire partir ceux qui ont ordonné ce non-sens et sont incapables de trouver une solution politique et pacifique. Qui a une responsabilité d’état se doit d’écouter, de respecter la population et de faire des propositions positives, d’offrir des alternatives. Jamais de réprimer une population sans défense."

Voici le link pour trouver son intervention, originellement en castillan (quand je l'ai vu, pour s'adresser au plus grand nombre de personnes. Là, j'ai beau cliquer er recliquer et chercher comment le retrouver en castillan, il n'apparaît qu'en anglais (je perds un peu les nerfs face à ce genre de phénomène, vous y arriverez sans doute mieux que moi !)


De toute façon, j'avais fait un copié-collé du texte en castillan hier ou avant-hier:

"El Gobierno del PP insiste en su gran mentira. Siguen negando lo que es evidente para la prensa internacional y para todo el que haya visto las imágenes de las cargas policiales del 1 de octubre en Catalunya: que hubo violencia, brutalidad, ensañamiento.
Hace mucho tiempo que la derecha española ha creado una imagen falsa y distorsionada de lo que pasa en Catalunya. Hablan de totalitarismo, de convivencia rota, de una población amedrentada por violentos “separatistas”. Ni siquiera las palabras que utilizan son neutras. “Sediciosos” ,“separatistas”, no son términos descriptivos sino cargados de un imaginario perverso. Se empieza deshumanizando al otro a través de las palabras… y se acaba ordenando que aporreen a ancianas en la puerta de las escuelas, y llamando a eso “profesionalidad”, “proporcionalidad”, “defensa de la democracia”.
Cuando hay dos versiones tan diferentes para explicar la realidad, lo mejor es analizar los hechos.
Es un hecho que el 1 de octubre hubo 844 personas heridas. Una de ellas ha recibido un fuerte impacto en el ojo y quizás pierda la visión… ¿proporcionalidad? ¿Qué es proporcional a un ojo? ¿Qué es proporcional a empujar a una mujer por las escaleras? ¿A agarrar a ancianas por los pelos? ¿Al miedo que sintieron y sienten los niños al ver sus escuelas destrozadas?
Yo no soy independentista, no comparto la vía unilateral. Lo he dicho muchas veces y lo repito. Soy muy crítica con el gobierno de Puigdemont y no me gusta cómo se han hecho las cosas. Pero hay algo que está por encima de lo que opinemos unos u otros y que debería unirnos a todos los que creemos y defendemos los derechos, las libertades y la democracia: el uso de la violencia de estado contra población pacífica es inadmisible.
Hoy el portavoz del gobierno llamaba “nazis” a los catalanes y catalanas que se manifiestan contra la represión policial. De nuevo las palabras… ¿nazi? ¿Es consciente el señor Hernando de lo que hicieron los nazis? ¿Se manifestaron los nazis pacíficamente durante años para reclamar el derecho a votar? ¿Defendieron las familias nazis las escuelas mientras cientos de policías los aporreaban? ¿En serio son “nazis” miles de ancianos, mujeres, hombres, jóvenes, niños y niñas que hoy llenan las calles cantando “Somos gente de paz”? Usar la palabra “nazi” con esa frivolidad es un insulto a las víctimas del nazismo y debería darle vergüenza.
Si esto que escribo consigue atravesar barreras informativas, si lo leen todas aquellas personas fuera de Catalunya que quieren saber qué pasa, os pediría, por favor, que intentéis analizar este conflicto sin prejuicios, que os atreváis a cuestionar lo que nos están diciendo los portavoces del gobierno. Lo que están negando o, aún peor, justificando.
Nos encontramos ante una crisis de estado sin precedentes y me preocupa el bloqueo total de las relaciones entre los gobiernos catalán y español. Pero lo realmente triste sería que se acabaran rompiendo los lazos de fraternidad y de cariño que nos unen por abajo, a las personas. No lo podemos permitir.
Nos han pegado. Nos han hecho daño. No será fácil olvidar eso. Necesitamos vuestro apoyo.
Lo que ha ocurrido vulnera derechos y libertades fundamentales de todos: catalanes, españoles, europeos... hoy es Catalunya, mañana puede ser en cualquier otro sitio si lo normalizamos y queda impune. Si lo justificamos, estamos perdidos. Perdemos todos. Pierde la Democracia.
Nuestros padres, madres, abuelos y abuelas que lucharon juntos por conquistarla, no nos lo perdonarían.
Por ellos y ellas, por su legado, juntémonos para salvar la democracia, para echar a quien ha ordenado este despropósito y es incapaz de encontrar una solución política y pacífica. Quien tiene responsabilidad de estado debe escuchar, respetar a la población, hacer propuestas en positivo y ofrecer alternativas. Jamás reprimir a población indefensa."

*****
* Le PP, c'est le Parti Populaire, celui de Mariano Rajoy, à la tête de l'Espagne
* Gobierno, c'est le gouvernement central, de l'Etat Espagnol (à Madrid)
* Carles Puigdemont (à prononcer, grosso modo, carlas-pout-ch-da-monn) est le président de la Generalitat (gouvernement - govern - de Catalogne)
* La femme qui a reçu un coup dans l'oeil a définitivement perdu son oeil.
* Le roi Felipe a en principe, comme fonction principale, celle de médiateur; il n'est normalement avec aucun parti et n'est pas plus en faveur des Galiciens que des Andalous que des Catalans ou que des Castillans (pour ne citer que ces régions autonomes) 

Voilà... à bientôt, Muriel (triste, inquiète, catalane de coeur, favorable à l'indépendance, avant tout pacifique et admirative de la force d'esprit des Catalans dont la consigne est invariablement "le calme, le sourire"...)

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